Overboarder: Quelle a été ta première impression en mettant les pieds sur le campus américain, et comment cette image a-t-elle évolué au fil du temps ?
Édouard Cereto: La première fois que je suis arrivé sur le campus, c’est exactement ce à quoi je m’attendais au niveau des infrastructures, les stades, le golf, même si j’étais un peu perdu car je ne connaissais pas l’endroit et qu’il fallait que je me débrouille. Mais je me suis adapté et je suis vraiment content d’y être car c’était mon rêve.
Overboarder: Peux-tu nous parler d’un moment de ‘choc culturel’ que tu as vécu et comment tu l’as géré ?
Édouard Cereto: Oui, bien sûr. Un aspect qui a été un véritable choc culturel pour moi, c’est la nourriture. La cuisine française me manque énormément. Ici, les choix diététiques ne sont pas les meilleurs, et c’était difficile de s’y habituer au début. Mais, comme pour tout, il faut savoir s’adapter.
La Vie Universitaire au Quotidien
Overboarder: Décris-nous une journée typique dans ta vie d’étudiant-athlète. Comment jongles-tu entre études, entraînements, et vie sociale ?
Édouard Cereto: Ma journée d’étudiant-athlète est très rythmée. Les mardis et jeudis, je commence avec un entraînement physique à 6h du matin, donc je dois être là-bas pour 5h30 pour l’échauffement. On termine vers 7h, puis je rentre me préparer pour mes cours qui commencent à 8h. Après mes cours qui se terminent vers midi, j’ai un entraînement l’après-midi. L’horaire n’est pas fixe, mais ces entraînements durent environ 4 heures. Ils comprennent des exercices d’équipe, des parcours, etc. Ensuite, je rentre chez moi pour faire mes devoirs.
Overboarder: En quoi le système universitaire américain t’a-t-il surpris ou défié ? Y a-t-il des aspects que tu préfères par rapport au système français ?
Édouard Cereto: Le système universitaire américain m’a vraiment séduit et a dépassé mes attentes. Ce que j’apprécie le plus, c’est son aspect très structuré et organisé, surtout en ce qui concerne le sport. En France, le programme pourrait être plus relax, surtout pour un sport comme le golf, car nous n’avons pas le même niveau d’encadrement ni les mêmes ressources. Ici, avec mon coach de l’université, c’est un entraînement quotidien très rigoureux. Il y a des défis tous les jours, des tâches spécifiques à accomplir, et ils me poussent à donner le meilleur de moi-même constamment. C’est cette intensité et cette organisation que je trouve très stimulantes et que je préfère par rapport au système français.
Au Cœur du Golf
Overboarder: Parle-nous de ta passion pour le golf. Comment cette expérience aux États-Unis a-t-elle façonné ton jeu et ta vision du sport ?
Édouard Cereto: Le golf est ma passion depuis que je suis tout petit, et j’ai toujours eu l’ambition d’en faire mon métier. Aller aux États-Unis représentait pour moi la meilleure opportunité pour jouer au golf de manière intensive tout en assurant mon avenir académique. Mon expérience ici a radicalement changé ma perception du golf. En France, j’étais très concentré sur la technique, souvent obsédé par la perfection du swing. Mais ici, aux USA, l’accent est mis sur la performance réelle : jouer dans les bonnes zones, élaborer des stratégies efficaces, et comprendre comment obtenir de bons scores, que je joue bien ou mal.
Overboarder: Quelle est la plus grande différence dans la manière de s’entraîner et de concourir ici, comparée à ton expérience en France ?
Édouard Cereto: La plus grande différence, c’est l’organisation et la structure de l’entraînement. En France, il est difficile de s’entraîner efficacement, notamment en termes d’organisation. On ne peut pas toujours avoir quelqu’un pour nous superviser constamment. De plus, la motivation n’est pas la même qu’aux États-Unis. Ici, tout est plus simple grâce à un planning bien structuré qui s’aligne avec nos cours, et le coach est toujours présent avec nous.
Croissance et Développement
Overboarder: Comment penses-tu avoir évolué, tant sur le plan académique que personnel, depuis ton arrivée aux États-Unis ?
Édouard Cereto: Sur le plan académique, j’ai considérablement évolué depuis mon arrivée aux États-Unis. J’ai appris à m’organiser de manière beaucoup plus efficace, surtout en ce qui concerne la gestion de mes devoirs. Cette organisation me permet de mieux gérer mon temps pour tout le reste. Je trouve aussi que j’apprends plus rapidement ici, et je suis plus efficace dans mon travail. Je suis beaucoup plus attentif en classe, ce qui réduit le volume de travail à faire ensuite.
Overboarder: Quel a été ton plus grand défi académique et comment l’université t’a-t-elle soutenu dans cette démarche ?
Édouard Cereto: Mon plus grand défi académique a été la maîtrise de l’anglais. Au début, j’ai eu beaucoup de difficultés avec l’écoute, la prise de notes et la réalisation des devoirs. Cela me prenait le double du temps comparé aux autres étudiants. Pour m’aider à surmonter ce défi, l’université a mis à ma disposition des tuteurs. J’ai pu demander des conseils et bénéficier d’un accompagnement personnalisé. De plus, beaucoup de gens de l’université, tant les enseignants que les autres étudiants, m’ont aidé dans cette démarche. Grâce à ce soutien, j’ai pu progresser et m’adapter plus rapidement à l’environnement académique en anglais.
Projection vers l’Avenir
Overboarder: Quels sont tes projets et ambitions pour l’après-université ? Envisages-tu de rester aux États-Unis ou de retourner en France ?
Édouard Cereto: À vrai dire, je ne suis pas encore sûr de ce que je veux faire après l’université. Bien sûr, j’ai l’ambition de passer professionnel dans le golf, mais je suis indécis quant à rester aux États-Unis ou retourner en France. Cette décision dépendra de mon niveau à la fin de mon bachelor. Il se pourrait que je tente ma chance aux cartes du Kornferry Tour aux États-Unis, car le golf y est plus important qu’en Europe, avec plus de moyens disponibles pour réussir et des parcours fantastiques.
Overboarder: Quels conseils donnerais-tu à un jeune athlète ou étudiant français envisageant de suivre un parcours similaire aux États-Unis ?
Édouard Cereto: Mon parcours aux États-Unis a commencé par un junior college avant d’évoluer en NCAA Division 1. Même si au départ, le junior college n’était pas exactement ce que j’avais en tête, cela s’est avéré être une expérience très positive. Cela m’a aidé à améliorer mon anglais et à comprendre le fonctionnement du système américain. Mon conseil aux jeunes athlètes ou étudiants français serait de ne pas hésiter à demander de l’aide dès le début, que ce soit aux entraîneurs, aux tuteurs ou aux coéquipiers. Les premiers mois peuvent être les plus difficiles, que ce soit en termes de golf, d’études ou d’organisation. Il est donc crucial de ne pas avoir peur de solliciter du soutien et de l’assistance pour s’adapter plus facilement à ce nouvel environnement.
Overboarder: Pour finir, pourquoi recommanderais-tu aux étudiants français de vivre et d’étudier aux États-Unis ? Qu’est-ce qui rend cette aventure unique selon toi ?
Édouard Cereto: Pour moi, il n’y a pas de meilleure expérience. Vivre et étudier aux États-Unis est une aventure unique, surtout pour ceux qui veulent combiner études et sports, comme le golf, sans avoir à passer toute la journée en cours comme en France. S’entraîner tous les jours, jouer sur différents parcours à travers les États-Unis, visiter de nombreux états, c’est incroyable. Par exemple, j’ai eu la chance de jouer un tournoi à Hawaï.